Infirmières hospitalières

Le sénat rétablit la reconnaissance de la pénibilité

18 octobre 2010 / Fédération Santé Action sociale

Vendredi 15 octobre au soir, les sénateurs ont supprimé la discrimination qui existait entre certaines infirmières. Ils ont déposé un amendement au projet de loi sur les retraites, qui abroge l’article 37 de la loi sur le dialogue social dans la Fonction publique. Cet article proposait aux 300 000 infirmières des hôpitaux publics « un marchandage ou plutôt une arnaque » (comme l’ont dit certains sénateurs) inacceptable : l’augmentation des salaires pour reconnaissance de la qualification, contre l’abandon de la retraite à 55 ans pour pénibilité !

Le président de la caisse de retraite des fonctionnaires hospitaliers et territoriaux, également sénateur, a déclaré très justement : « Les infirmières sont sacrifiées par ce projet de loi ».

Depuis de nombreuses années, les infirmières diplômées d’État (IDE) de la fonction publique hospitalière réclament une réelle reconnaissance salariale sans contrepartie. La CGT revendique qu’elle soit étendue aux autres infirmières du public et du secteur privé.

Ce vote au Sénat est une première avancée, qui est à mettre à l’acquis de l’engagement de tous les personnels hospitaliers mobilisés lors de toutes les journées d’action interprofessionnelles, notamment
les IDE. Depuis 7 mois les infirmières anesthésistes diplômées d’État (IADE) se mobilisent contre les attaques portées à leur profession et contre la remise en cause de la reconnaissance de la pénibilité.
Mais attention, même voté lors de la séance par les sénateurs, cet amendement peut encore être remis en cause par la commission mixte paritaire (Assemblée Nationale et Sénat).

Seule la mobilisation massive de toutes et tous les salari-és doit permettre de conserver la reconnaissance de la pénibilité et d’ouvrir des négociations sur la pénibilité de l’ensemble des métiers du secteur sanitaire et social.

Dans les secteurs de la santé et de l’action sociale, l’étranglement financier imposé, depuis plusieurs années, à nos établissements, a entraîné une dégradation des conditions de travail qui deviennent
intolérables. Par ailleurs, la question de la pénibilité liée, notamment, au travail de nuit, aux horaires décalés et au port de charges lourdes est incontournable pour assurer la continuité du service public et des missions de service public dans lesquels sont engagées les salariés relevant de notre champ fédéral. Réduire cette question à l’invalidité est une véritable insulte, particulièrement dans nos professions très féminisées.

Le projet de loi de réforme des retraites reste inacceptable, il diminue les pensions des salarié-es et recule l’âge de départ. Des négociations doivent s’ouvrir pour permettre un financement pérenne de la retraite par répartition, la CGT a de nombreuses propositions pour permettre cela, et particulièrement une autre politique de l’emploi.

Nous devons amplifier les mobilisations en cours pour continuer de montrer notre détermination contre la réforme des retraites.
La CGT appelle tous les salarié-es à participer massivement à journée nationale unitaire de grève et de manifestations du mardi 19 octobre et à toutes les actions qui vont suivre.