Depuis des mois, presque un an, les urgences du CHU sont submergées avec un nombre de patient.e.s supérieur au capacitaire maximal (capacité : 55 patients en même temps, en réalité : plus de 80 patient.e.s en moyenne, avec des pics à 100-110 patient.e.s en même temps) et un sous effectif médical très important (seulement la moitié des médecins nécessaires sont présent.e.s).
3 DGI ont déjà été faits par la CGT depuis juin 2022 et une grève illimitée a été déposée le 7 juin et une autre le 1er novembre et le 6 décembre.
Le 4 avril dernier, devant une situation de plus en plus dangereuse, la CGT du CHUGA a décidé de faire un signalement au procureur de la République avec les syndicats SUD et SMNH-FO pour mise en danger de la vie d’autrui par défaut des moyens.
Le 12 avril, donnant malheureusement raison à l’alerte des syndicats, un homme de 91 a trouvé la mort, seul sur un brancard, alors qu’il attendait depuis 3 jours une place dans un service de gériatrie. "Le personnel soignant se sent démuni", "la situation est apocalyptique" a dénoncé la CGT du CHU.
Dans la foulée, les équipes ont été contraintes d’ installer des patients en surnombre dans le Hall de l’hôpital ! Dernière alarme pour demander « à la direction du CHU de trouver des lits à cette dizaine de patients, afin d’éviter une carence au sein du service des urgences ».
A ce jour, le CHUGA compte plus de 200 lits fermés à cause du manque d’effectif paramédical et médical (plus de 120 IDE et plus de 40 AS). Cette situation a pour conséquence une stagnation très importante des patients dans les services des urgences, avec des nombreux patients restant plus de 24 heures en attente d’un lit d’hospitalisation (max à ce jour à 18 jours pour un patient en attente d’une place en psychiatrie !).
La loi RIST a fait que les intérimaires, grâce auxquels les urgences tenaient encore, ne viennent plus travailler au CHUGA. Une ligne médicale journée et nuit est désormais dépourvue depuis le 3 avril.
La seule revendication est de redonner les moyens nécessaires au personnel pour prendre en charge les patients.
Dernière minute : Le procureur de la République a décidé de classer sans suite le signalement pour « mise en danger de la santé d’autrui ». Il estime que "le signalement reçu dénonce une inaction des pouvoirs publics qui ne justifie pas l’ouverture d’une enquête pénale". La CGT regrette cette décision, d’autant plus que trois décès brutaux et « inattendus » sont déjà recensés dans ce service depuis décembre dernier.
Ci-joint : le signalement au procureur de la République
Tract de la CGT du CHUGA
Liens presse :
La presse nous a contacté largement et RNC, France 3 tv, France Bleu Isère, Le Travailleur Alpin, L’humanité font des articles/reportages à ce sujet.
CHU de Grenoble : le signalement pour "mise en danger de la santé d’autrui" classé sans suite par le procureur de la République(francetvinfo.fr)
Grève aux urgences du CHU de Grenoble : des patients pris en charge dans le hall de l’hôpital pour dénoncer une situation "apocalyptique"(francetvinfo.fr)
"On ne voit pas de solution" : les urgences de Grenoble sous tension à cause du manque d’effectif (bfmtv.com)
Privées d’intérimaires, les urgences de Grenoble au bord du craquage– Libération (liberation.fr)
VIDÉO - Trois jours sur un brancard : colère aux urgences de Grenoble après la mort d’un homme de 91 ans | TF1 INFO
CHU Grenoble : les syndicats font un signalement auprès du procureur de la République pour mise en danger de la santé d’autrui| Le Quotidien du Médecin (lequotidiendumedecin.fr)
Hôpitaux : face à la pénurie de médecins, le service hospitalier de Grenoble en souffrance (francetvinfo.fr)
Grenoble. Décès d’un patient aux urgences du CHU : la direction déplore une pénurie d’urgentistes (ledauphine.com)
Un homme de 91 ans meurt aux urgences du CHU de Grenoble après trois jours d’attente, le personnel soignant se sent "démuni"(francetvinfo.fr)
Grenoble : un nonagénaire meurt après trois jours d’attente aux urgences, les soignants dénoncent une situation « intenable » (lefigaro.fr)
Isère. Un homme de 91 ans meurt aux urgences : il attendait un lit depuis 3 jours(vosgesmatin.fr)